A Room for Archaeologists and Kids Studio Tom Emerson

Publié le 13/08/2019

Le Pavillon A Room for Archaeologists and Kids a été mené par une quarantaine d’étudiants du Studio Tom Emerson – studio de design et de recherche du département d’architecture de l’Université suisse ETH Zurich – et par l’Université pontificale catholique du Pérou. Supervisé par les architectes Guillaume Othenin-Girard et Vincent Juillerat, ce projet a vu le jour en juin 2018 au sein du site archéologique de Pachacámac, au nord de Lima.

Couvrant près de 600 hectares, le site archéologique de Pachacámac présente des ruines datant de la civilisation précolombienne, soit 200 ans après Jésus-Christ. Le site se situe entre l’océan Pacifique et les Andes, représentant alors une grande part du paysage péruvien. Le nord du site profite encore de fouilles actives ou sont en attente d’études futures. Avec la construction du Musée national d’archéologie, le gouvernement préuvien souhaite redonner à ce site archéologique son ancienne grandeur. Compte tenu de la proximité de Lima et des inévitables empiétements de la ville sur le territoire, le projet permet de s’interroger sur comment une culture peut vivre avec des ruines, comprendre ce qu’elles représentent, sans être suffoquées par leur présence monumentale.

Afin de rétablir l’équilibre entre le patrimoine urbain, naturel et culturel de la ville de Lima, la conservation doit se concentrer sur la préservation des sites archéologiques physiques, de révéler et de rendre lisibles les savoirs anciens inscrits dans leur patrimoine bâti. L’objectif principal de ce projet a alors été de créer une structure permettant aux archéologues et enfants d’échanger autour de l’histoire du site. Au sein de ce nouveau pavillon, les archéologues peuvent effectuer leurs fouilles, à l’ombre du soleil péruvien, devant les regards attentifs et curieux des visiteurs et écoliers – pouvant eux même se prêter au jeu des fouilles dans d’autres bacs.

Le bois est le principal matériau structurel. Ainsi, quatre allées linaires extérieures forment la structure rectangulaire avec une cour au milieu, composée de tornillo séché au four, un bois dur tropical que l’on trouve dans la forêt amazonienne. A la fois dense et flexible, il permet d’être naturellement résistant aux champignons et à l’humidité. Le toit se compose lui d’un tissu blanc tissé entre les plans supérieurs et inférieurs des entretoises en bois. Ce baldaquin offre alors des zones d’ombres, tout en conservant une vue sur le ciel et le paysage environnant. Le sol est constitué de briques en pisé assemblées grâce à des joints en terre, se confondant avec le sable déjà sur place. La canne de bambou a elle été coupée et tissée à la main pour former des panneaux verticaux, servant de parois murales et de portes.