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Alice Damiens Romie Objetti

Publié le 23/04/2025

Bonjour Alice, est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus sur toi et sur ce qui t’a donné envie de travailler le bois ?

Je m’appelle Alice Damiens, je suis sculptrice sur bois, et fondatrice de Romie Objetti. Après près de 10ans dans l’univers de la mode en tant que styliste j’ai réalisé il y a 3 ans que je ne me sentais pas exactement à la bonne place. J’adorais mon métier, mais le contact direct avec la/les matière(s) me manquait. En effet j’ai grandi dans l’atelier de mon père qui est ébéniste sculpteur et qui m’a inculqué l’amour du bois. J’ai appris et j’apprends toujours auprès de lui. Ce que j’aime c’est le fait de pouvoir créer de A à Z ce que j’ai en tête. Le bois est une matière qui reste toujours vivante, et j’aime la sensualité et la chaleur qui s’en dégage.

Ton travail semble se situer à la frontière entre l’utile et le sensible/l’artistique. Comment ces deux aspects s’articulent dans ta pratique ?

Oui c’est vrai que la frontière est très fine entre l’utile et l’artistique. J’aime m’entourer de beaux objets et je ne fais pas de distinguo entre l’importance de la beauté pour de l’utile ou de « l’inutile ». Pour moi, tout a le mérite d’être beau.

Comment sources-tu la matière que tu travailles ?

J’ai la chance de travailler essentiellement avec des bois que mon père a stocké tout au long de sa carrière. Ce qui me permet d’avoir de superbes essences. J’achète également du bois dans des scieries et j’essaie aussi de racheter les stocks de menuisiers ou ébénistes qui partent la retraite. Ce que j’aime avec le bois c’est le fait que c’est une matière qui est chargée d’histoire – parfois je sculpte des bois qui ont été coupés il y a plus d’un siècle et ça me fascine de savoir que maintenant je leur donne une autre vie.

Notre sélection de printemps, à laquelle tu participes, rend hommage aux variations chromatiques du bois. Quelle est ta relation à cette thématique ?

La couleur est très importante dans mon quotidien. De part ma formation de styliste j’ai toujours aimé travailler les camaïeux de couleurs, chercher les bonnes teintes qui vont se magnifier entre elles. Avec le bois c’est un peu la même chose. Chaque essence est unique et a sa teinte qui lui est propre. Et encore… il y a parfois des dizaines de tonalités différentes dans un bois provenant du même arbre. C’est vraiment magique !

Que représente pour toi une coupe à fruits — techniquement, mais aussi symboliquement ?

La coupe à fruit est riche de symboles. Dans l’art, surtout les peintures classiques, elle est utilisée pour symboliser l’abondance, la prospérité, mais aussi la beauté éphémère de la vie par son contenu « périssable ». La coupe reste, le contenu évolue, change, au fil des saisons et des envies. Je trouve ça beau. J’aime donner une multitude d’utilisations aux objets. La coupe à fruits en est un bon exemple. Elle peut être coupe à fruits, mais aussi coupe à bijoux, vide poche, coupe à biscuits…. On a toujours besoin de ce type d’objet, et au delà du besoin, je trouve que ce sont des volumes qui permettent de se poser partout et devenir finalement une sorte de sculpture.

Peux-tu nous présenter les trois pièces qui figureront dans cette sélection ?

Lorsque Laure m’a contactée pour imaginer des coupes à fruits, j’ai tout de suite aimé le projet. Parce que, comme je le disais plus haut, c’est une coupe mais c’est tant d’autres choses aussi. J’ai imaginé trois pièces avec des essences de bois très différentes aussi.

La plus petite est en loupe de frêne. J’avais envie d’imaginer une petit format, une coupelle gri-gri. Une coupelinette que l’on gardera toujours dans un coin de sa maison. J’ai imaginé cette coupe comme un objet que l’on acquiert au début de son indépendance. La coupe à fruit qui ne prend pas trop de place, qui s’adapte aux petits espaces, qui traverse les années et qui peut changer de fonction selon son lieu de vie. Qu’elle devienne une coupe à bijoux plus tard, ou juste posée sur une étagère comme une amulette.

Les deux autres sont plus imposantes en terme de taille. Je n’ai pas voulu travailler sur un grand contenant dans tous les cas, car je ne percevais pas ce projet comme la création d’un objet où la capacité de stockage est la caractéristique la plus importante, mais plutôt comme une mise en valeur du contenu. Qu’importe ce qu’il sera posé dedans, l’idée est de le mettre sur un piédestal. J’aime travailler les formes verticales, qui prennent de la hauteur. Cela donne un aspect totémique, presque mystique.

Pour la coupe en bois de bubinga, j’ai eu envie de donner un côté stèle/pilier, quelque chose de solide et robuste pour contrebalancer avec la couleur chaude et sensuelle du bubinga. Pour la coupe en wengé j’ai eu envie de jouer plutôt sur un esprit d’équilibre, de superpositions de formes ovoïdes.

  • Lieu : Paris, France