Maison de parfum Ormaie

Publié le 25/05/2019

Ormaie est une maison de parfum familiale française fondée par Baptiste Bouygues et sa mère Marie-Lise Jonak. Mêlant art et nature, elle met au coeur de sa démarche la créativité et s’entoure d’artistes et artisans pour créer des fragrances de qualité. Entièrement composées de matières premières naturelles, elles nous séduisent également par leur design élégant et avant-gardiste.

Composée de 7 fragrances unisexes, la première collection Ormaie est un savant mélange d’influences intemporelles : le design des années 50, le continent asiatique, les grandes maisons de luxe telles que Louis Vuitton ou Givenchy ou encore l’oeuvre du sculpteur Constantin Brancusi.

Chaque bouteille provient de l’unique verrier français à recycler ses propres magmas, et le capuchon en hêtre, issu de forêts françaises, est sculpté à la main. Les formes géométriques et finitions parfaites font des ces flacons de parfaites œuvres d’art.

En bonus, nous partageons avec vous manifeste de Ormaie, à la fois délicat et intrigant.

  • La maison est vaste et paisible. Son parc est planté d’arbres d’essences si différentes qu’on s’étonne de les trouver rassemblées. Le matin, très tôt, quand les brumes dérivent lentement au-dessus du long basin, cela devient étrange. Je ne suis pas surpris qu’Yvonne aime cet endroit, elle qui s’intéresse depuis des années au romantisme allemand… Vivre ici, ne serait-ce que par périodes, a bien des avantages. Où la température est-elle plus agréable en plein été, ne dépassant jamais les 28° ? Qui à Paris aurait la place pour une si grande bibliothèque et cinq ou six chambres d’amis ?

L’organisation de ces week-ends à la campagne me plaît : les invités vivent à leur rythme, leurs habitudes n’étant pas les mêmes. Mais nous nous retrouvons tous à six heures au salon, dont les portes fenêtres sont grandes ouvertes. Il y a aujourd’hui beaucoup de visages connus. Des amis d’Yvonneque j’ai rencontrés ici ou à un des vernissages qu’elle organise dans sa galerie à intervalles irréguliers. Mais il y en a d’autres que je ne connais pas. Comme cette personne assise dans un fauteuil à quelques mètres de moi, dont je ne distingue que le profil. Je n’en détache pas le regard, comme de quelqu’un qui n’est pas votre genre mais dont on subit l’attraction. Entre nous passent et repassent des invités un verre à la main. Ils masquent ou découvrent au gré de leur mouvement cette personne que j’observe avec attention du canapé où je suis assis. Elle porte une veste croisée sombre, moirée, très ajustée, un jeans noir, des bottines en daim. Sa silhouette est fine avec quelque chose d’adolescent. Cheveux courts, couleur papier carbone, nez droit, yeux sombres, lèvres bien dessinées. Elle tient entre le majeur et l’annulaire une cigarette qu’elle semble avoir oubliée et qui se consume lentement en un mince filet blanc.

À la dévisager ainsi, je crains de la gêner. Pour occuper mon attention ailleurs, je compte en silence les invités : 1, 2, 3… Je continue : 8, 9, 10… 21, 22… Manifestement, j’ai perdu le fil, nous ne sommes pas si nombreux. Je reporte mon attention sur la personne devant moi. Elle regarde distraitement une photographie contemporaine, une image de jungle énigmatiquement intitulée L’Ivrée bleue. Ses lèvres remuent, comme si elle se parlait-elle à elle-même. Elle semble fredonner « toï, toï, toï », ou quelque chose comme ça. Je ne comprends pas. Son coude est posé sur le bras du fauteuil, son poignet légèrement cassé. La cigarette a disparue remplacée par une coupe de champagne. Malgré la distance je distingue à l’un de ses doigts une grosse bague : une tête de Gorgone d’or dont les orbites sont sertis de deux diamants. Ces deux yeux transparents semblent me fixer. Me posent-ils une question ?

Je fais signe à Yvonne. Avec son blond platine et son tailleur pantalon, elle a la quarantaine foudroyante. Elle s’approche avec aisance, se glissant entre les invités, et s’assied à côté de moi. Je me penche vers elle et lui demande, désignant d’un geste de la tête la personne que j’observe depuis quelque minutes : « Qui est-ce ? » Yvonne sourit mystérieusement et réponds : « Ormaie ». Je n’ose pas lui demander s’il s’agit d’un homme ou d’une femme.