Monoxyle Bertrand Lacourt

Publié le 08/04/2017

Bertrand Lacourt a été ébéniste durant plus de 20 ans dans l’agencement et la décoration haut de gamme. Nous l’avons retrouvé au café du Rendez-vous, dans le quartier de Denfert-Rochereau, pour qu’il nous parle de son projet Monoxyle.

Il y a 6 ans environ, Bertrand décide de créer son propre atelier, qu’il nommera par la suite Monoxyle. Ce terme, du grec “mono” signifiant une seule et “xylos” signifiant le bois, désigne une technique utilisée par les techniciens et commissaires priseurs pour parler d’un objet réalisé à partir d’un seul morceau de bois.

La tronçonneuse comme principal outil

Parisien depuis toujours, il pris goût il y a quelques années à la Bourgogne. Ces week-ends en pleine campagne lui ont permis d’étudier en profondeur les techniques de la tronçonneuse et de la fuste. Bertrand nous explique alors que ces techniques de découpe à la tronçonneuse proviennent des hippies de la côte californienne dans les années 60. Ils auraient trouvé en la tronçonneuse un moyen plus accessible de découper des troncs, une alternative à la hache. Cette technique s’est par la suite exportée en France grâce à Jean-Michel Houdart, qui a créé l’Ecole de la Fuste, permettant une véritable reconsidération de l’arbre et de ses outils.

Un bois dur et brut

Bertrand travaille essentiellement le chêne, un bois dur qui représente une filière d’exploitation à lui tout seul. Il taille dans un premier temps le tronc d’arbre à la tronçonneuse, puis affine la forme à l’atelier avec ses nombreux outils – gouges, planes, rabots, râpes etc. Le bois qu’il travaille au début du processus est un bois dit vert, qui, une fois sculpté, est séché. Les fentes de séchage sont impossibles à éviter, mais Bertrand ne cherche pas à les masquer. Ce qui l’intéresse, c’est avant tout un bois brut et naturel. Il peut réaliser deux types de finitions artisanales sur les chaises Monoxyle. Soit il décide de décolorer le bois pour obtenir une finition claire, soit il brûle la surface, effectue un brossage de la suie, puis fixe l’ensemble grâce à un mélange à base d’huile de lin.

L’ensemble de ses chaises sont taillées dans la longueur du tronc, de manière à toujours avoir les plus grandes longueurs de bois de fil. Cela participe alors à son écriture monoxyle, dévoilant une démarche minimaliste dans laquelle le célèbre “less is more” est parfaitement représenté.

On aime

L’utilisation brute du bois et sa passion pour son travail.

  • Photographe : Bertrand Lacourt
  • Lieu : Bourgogne et région parisienne, France
  • Année : 2009
  • Site : http://monoxyle.fr