Projets de recherche autour de la bûche Guillaume Thireau

Publié le 15/09/2019

Guillaume Thireau est un designer plasticien français, ayant effectué durant 1 an un projet de recherche autour de la bûche pour son diplôme en juin 2019 (DNSEP à l’EESAB de Rennes). L’ensemble des pièces ont été conçues et produites par lui même.

« Au fil des années, quand vient l’hiver, la bûche débarque dans certains intérieurs avec son écorce, sa mousse, ses cloportes… Cette co-existence d’un morceau de matière première au milieu d’univers transformés, artificiels que sont nos espaces domestiques se révèle très présente, visible. Cette présence remarquée de la bûche l’est aussi par son épaisseur culturelle dans la mémoire collective et nos pratiques quotidiennes, qui est particulièrement intéressante puisqu’elle résiste à l’oubli de la quotidienneté. Comme par exemple dans le langage avec les expressions populaires « montrer de quel bois on se chauffe », bucher qui signifie travailler dans l’argot, la bûche de Noël, où même dans l’imaginaire avec où Gepetto prend une bûche pour venir y sculpter Pinocchio, la femme à la bûche dans Twin Peaks…

D’un point de vue matériologique, elle est un morceau de bois pour le chauffage, comportant une esthétique, une texture, une forme, un volume, un ensemble d’éléments qui forme son identité.

À travers ce projet, ma volonté était de changer l’image de consommable rattaché à la bûche, en allant vers les limites de celle-ci et donc de requestionner sa définition, en ne restant pas cantonné à la taille maximale des inserts de cheminée par exemple. Dans ce voyage aux frontières de la bûche, le but était de m’inspirer de l’univers culturel que possède la bûche, afin de produire des objets qui parlent d’eux mêmes.

De cette manière après tout un travail de recherche, une collection d’objets a vu le jour, distinguée en trois aspect (narratif, traitement, volume) et reflétant l’identité et l’esprit de la bûche. On retrouve donc le côté narratif de la bûche à travers le tronc gisant qui devient mouvant et domestiqué ; où il se plie aux jeux des coins et des entailles pour venir être cambré. Celui du traitement par ce geste minimum de la mise à nue du bois brut qui vient créer une différence de niveau, pouvant ainsi accueillir un matériau extérieur apportant un usage. Puis celui du volume, qui par un vocabulaire de coupe permet de transformer la bûche en différents objets avec de simple assemblages de tourillons.  » 

Il présente alors trois différents projets, le projet Bille dont les troncs de châtaignier sont cintrés et maintenus grâce à des cales en noyer. Les tables de la collection Pala se composent d’un plateau en ardoise ou Plexiglas teinté et de troncs de bouleau. Enfin, la collection Log, s’apparentant à un jeu de construction, a été développée en chêne avec des tourillons en noyer.