Abigail Castañeda

Publié le 10/09/2021

Abigail travaille de bois depuis son atelier à proximité de New-York. Ses pièces sculpturales nous séduisent par leur finesse et finitions. Faisant partie de la sélection On The Table, nous l’invitons à répondre à quelques questions.

Bonjour Abigail, comment êtes-vous venu au travail du bois ?

L’omniprésence du bois m’a toujours intéressée. Je suis devenue curieuse de comprendre comment nous, les humains, le transformons en art et en objets du quotidien. J’ai commencé à travailler pour une marque de mobilier pour apprendre le métier et gagner ma vie. Travailler avec un atelier de production, concevoir et recréer les mêmes pièces m’a permis de développer une relation avec le bois à travers mon corps et les outils qui façonnent mes créations.

Pourquoi avez-vous voulu créer votre propre studio ?

Le matériau s’est présenté comme un moyen d’explorer ma relation à la nature, à la tradition et au monde vaste qui m’entoure. Ma pratique créative est devenue une partie de mon cheminement personnel, et je voulais me donner un peu d’espace pour la nourrir.

Comment choisissez-vous le bois avec lequel vous travaillez ?

Je travaille avec des grumes entières provenant d’arboriculteurs locaux. La plupart des arbres proviennent de terrains résidentiels. Je les découpe dans mon atelier à l’aide d’une tronçonneuse et porte une attention particulière à la structure du grain et à la teneur en humidité. J’utilise des zones traditionnellement indésirables dans la fabrication de meubles pour obtenir une forme plus organique. L’utilisation de bois vert signifie que le bois se déformera et se transformera parfois en séchant. Lorsque j’essaie d’obtenir une forme concentrique, je recherche le fil droit et j’évite la moelle de l’arbre.

Vous travaillez différents types de finitions comme le bois blanchi ou le graphite. Pouvez-vous nous en parler ? 

La finition d’une pièce est tout aussi importante selon moi que sa production et sa conception initiale. Je me limite aux minéraux et composés simples. Les minéraux réagissent avec le tanin pour créer une grande variété de nuances et de neutres. Pour blanchir le bois, j’utilise du peroxyde d’hydrogène. J’ai récemment expérimenté le frottement du graphite sur la surface du bois en utilisant différents outils et parfois de la cire.

Vous êtes basée près de New York, cette ville créative influence-t-elle votre travail ?

J’habite au nord de la ville dans un quartier calme des montagnes Catskill. Je suis née sur une petite île des Philippines appelée Cebu. Ma famille a immigrée aux États-Unis lorsque mon frère et moi étions enfants. Nous avons vécu dans la ville pendant un certain temps, mais nous nous sommes finalement installés dans la vallée de l’Hudson. La commercialisation de la ville de New York a déplacé de nombreuses personnes dans la région de la vallée de l’Hudson. Je pense que l’énergie créatrice abonde ici aussi.

Pouvez-vous présenter les différentes pièces de la sélection OROS “On The Table” ?

Les bols et récipients sélectionnés pour OROS représentent une approche sculpturale de la création d’objets fonctionnels, suffisamment durables pour un usage quotidien.