Along the Line of Happiness Laura Ellen Bacon & Sebastian Cox

Publié le 23/03/2017

Laura Ellen Bacon est artiste. Sebastian Cox est ébéniste. Tous deux britanniques, ils portent le projet Along The Line of Happiness. Leur collaboration a d’abord donné naissance à Invisible Store of Happiness, un projet créé pour la Clerkenwell Design Week 2015 dans le cadre du London Design Festival de la même année. Initié par l’AHEC – American Hardwood Export Council – ce projet tend à célébrer les essences de feuillus américains. Parmi eux pour ce projet, le cerisier d’Amérique, l’érable argenté et le chêne rouge d’Amérique.

A l’occasion du Salone del Mobile 2016 qui a lieu à Milan en ce moment même, Laura et Sebastien réitèrent la collaboration pour le projet Along the Line of Happiness. Il permet alors de challenger les propriétés de chacun des bois sélectionnés tout en confrontant des approches de métiers différents.

Un projet technique

La structure mesure 3 mètres de hauteur et 9 mètres de longueur. Sa particularité ? Sa construction directement sur le site d’exposition. Un espace a été intégré sur place afin de disposer d’une boite à vapeur, d’un emplacement pour pouvoir tremper les essences, et également une surface pour esquisser. L’intérêt est de pouvoir partager un moment créatif et convivial afin d’informer le public sur la transformation du bois.

Les essences de bois ont en premier lieu été placées dans la boite à vapeur, puis courbées autour d’une forme conçue pour l’occasion. L’ensemble de ces longueurs de bois courbées ont été assemblées à plat par des joints en biseaux. La structure a pu ensuite être redressée grâce à un assemblage par tenons et mortaises. Cette ossature présente alors le bois dans toute sa beauté imparfaite, accompagnée de noeuds, fissures, et fibres ondulées.

Dans un second temps, le travail sur l’intérieur de la structure a été entrepris. Chaque bois a été scié dans la longueur afin d’obtenir de jolis rubans. Ils ont été plongés dans l’eau, puis cintrés à la vapeur afin de les rendre suffisamment souples pour faciliter le travail manuel et éviter qu’ils ne se brisent. Les rubans de bois ont enfin été fixés à l’ossature principale dans ses fentes par tenons et mortaises.

Vous vous en doutez, le choix des bois n’est pas anodin pour ce projet. Le chêne rouge a été sélectionné pour sa solidité et sa résistance, le rendant intéressant pour le cintrage à la vapeur. L’érable argenté a des vertus plus esthétiques, notamment grâce à son aubier blanchâtre et son duramen variant du rouge clair à brun foncé. Le cerisier d’Amérique a quand à lui un grain fin et uniforme, lui donnant une texture extrêmement lisse.

Et pédagogique

L’objectif de l’AHEC, de Laura et de Sebastian, ce n’est pas de faire vendre davantage de bois de feuillus américains. C’est avant tout de faire comprendre le matériau, de faire enrichir le débat autour de la technique. La part d’innovation dans le projet est importante, notamment grâce à l’envie de repousser les frontières de ce qui est déjà techniquement réalisable avec le bois. Cela a été possible en combinant les connaissances de Laura et Sebastian, le savoir de l’AHEC, mais également la motivation d’étudiants qui se sont joints au projet. L’innovation ne s’arrête pas à la structure Along the Line of Happiness en elle-même, mais passe par son implication environnementale. Son empreinte carbone atteint l’équivalent de 36 kg de CO2, soit la moitié de celle d’un Iphone.

Pour les plus chanceux, le projet #Alongthelines est à retrouver durant le Salone del Mobile de Milan, du 11 au 23 avril 2016, au Porticato Largo Richini de l’Université de Milan.

On aime

La simplicité de la collaboration mêlée à la complexité de la structure.