Léa Laborie

Publié le 15/09/2021

Léa Laborie façonne le bois depuis son atelier à Marseille. Développant une démarche responsable, elle utilise du bois de récupération pour proposer des objets du quotidien.

Comment en es-tu venu au travail du bois ?

Après l’obtention de mon Bac, je me suis tout d’abord intéressée au travail du bois en faisant un apprentissage dans la facture d’orgues en Alsace pendant un an. Puis j’ai décidé de me recentrer sur la menuiserie, j’ai donc débuté un apprentissage à Marseille pour apprendre ce métier.

Tu te plais à valoriser les chutes de bois. Peux-tu nous expliquer ta démarche ?

Au cours de mes apprentissages j’ai remarqué le gâchis de bois, faute de temps les entreprises sont obligées de jeter toutes leurs chutes, ce qui représente beaucoup de matière… J’ai décidé de redonner vie à ces chutes avant qu’elles ne finissent dans la cheminée ! J’avais envie de concilier mon savoir-faire et mes convictions, j’ai donc décidé de me lancer dans la création d’objets. L’avantage d’utiliser des chutes c’est qu’on ne choisit pas et que l’on est toujours surpris. Ce sont souvent des pièces qui comportent des défauts, mais c’est ce qui les rend uniques.

Comment sources-tu la matière que tu travailles ?

Mes chutes proviennent essentiellement des menuisiers de mon entourage, sur Marseille. Puis j’ai la chance d’avoir un frère élagueur. Ensemble on coupe puis on fait sécher notre bois.

Quel type de pièces confectionnes-tu ?

Je crée des ustensiles de cuisine, des planches à découper et des objets décoratifs, comme des soliflores ou des vides poches. Parfois je crée aussi à l’instinct et je laisse l’imagination des utilisateurs faire le reste !

Tu travailles au sein de l’espace mutualisé ICI Marseille. Est-ce important pour toi de travailler au sein d’un collectif ?

Oui c’est très important de travailler dans un collectif car déjà ça me motive, c’est un lieu énergisant. Puis j’ai aussi l’impression d’avoir une vraie place dans cet écosystème, les menuisiers produisent moins de déchets et c’est un trésor pour moi. C’est un cercle vertueux.

Peux tu nous présenter la série de cuillères que tu as réalisée pour la sélection On The Table ?

Pour la sélection OROS, j’ai voulu proposer des pièces uniques, composées d’une palette d’essences de bois très différentes que j’affectionne beaucoup. Par exemple le prunier que mon frère a coupé et que je trouve très singulier. J’ai aussi volontairement sélectionné des morceaux de bois qui présentent des particularités comme la cuillère a riz en noyer bicolore. Pour d’autres pièces j’ai voulu rester dans la sobriété et plutôt privilégier l’effet de texture et la technique de travail.